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FAMMAG
20 mai 2007

Le sacre du «people», ou la critique radicale de la raison libérale.

Introduction par l'exemple.

 

S'il y a bien un auteur plus que jamais d'actualité aujourd'hui mais qui est largement passé sous silence, c'est bien Guy DEBORD. L'auteur de « La société du spectacle » jubilerait, d'une certaine manière, de voire sa critique approuvée naturellement par un monde de plus en plus basé sur l'accessoire, sur le détail, sur le paraître, et sur la gestion de la société toute entière par ces principes. Aujourd'hui, beaucoup de monde s'accorde pour parler de la « peopolisation » de la politique. Elle était déjà en ordre il y a quarante ans, alors que DEBORD planchait sur ses écrits en mettant le monde en garde contre les excès de zèle des médias, chez qui la brosse à reluire est un accessoire des plus quotidiens.

 

Nicolas SARKOZY, le nouveau président de la république française, est un pur produit de cette société nauséabonde. Charmeur, aimant tout ce qui brille (les belles montres, les grosses voitures, les photos de lui en première page de tous les journaux), il n'est pas de meilleur stéréotype possible pour représenter ces professionnels de l'apparence.

 

La politique toute récente de cet ersatz de politicien nous donne la contenance réelle d'un homme qui n'est ambitieux que pour lui-même. Des petites lois insignifiantes parlent d'elles-mêmes. Pour exemple, Nicolas SARKOZY ordonna principe républicain le non-stationnement intempestif des cages et couloirs d'escaliers de nos monuments habitables afin, dit-il, de lutter contre une délinquance assujettie à la drogue, à la fainéantise, et aux bruits de scooters infernaux des banlieues infâmes... banlieues dans lesquelles lui-même n'a pas osé y mettre un pied, voire un orteil, durant sa propre campagne électorale.

Analysons ce simple décret. Et prenons-le au corps. Qu'entendons-nous par éradiquer la délinquance? Je définirais clairement ce sujet comme la diminution progressive des actes de violence et de malveillance envers autrui et ses biens, afin de tendre le plus possible vers la disparition de tels méfaits. Maintenant que le cadre est posé, analysons le sujet traité par ce décret: la présence prolongées de personnes au sein du hall d'entrée d'un immeuble, et effectuant en ce lieu diverses activitées, prohibées ou non. Le lecteur mettra un point d'honneur à se souvenir de ces derniers mots: « effectuant en ce lieu diverses activitées, prohibées ou non ». Soit... il peut être pratique de voire dégagées de tout encombrement humain la dernière étape du chemin vers le logis, surtout lorsque l'on rentre d'une journée abrutissante passée à monter des embrayages pour machines agricoles. Bref... Là où ce décret pêche un peu, c'est dans sa volonté d'éradiquer la délinquance. Pourquoi? Simplement parce que les actes, qu'ils soient légaux ou pas, seront, selon toute logique, établis de la même façon, mais ailleurs. L'image de la cage d'escalier n'est qu'un leurre. Cela servait de préau à ces messieurs dames des banlieues. Puisqu'il faut le dire, c'est cette population qui fut directement visée par cette infâme loi. Mais le bougre qui rentre chez lui, il ne les voit plus... Il n'a plus à subir les odeurs de ses « sales ceuilleurs de coton », ni de ces « égorgeurs de moutons aux cheuveux huileux à la peau grasse ». Il pourra tranquillement continuer à fabriquer ses embrayages pour un salaire de merde, et continuer à voter SARKO Ier.

 

Notre président a voulu, à cette époque, éradiquer la délinquance. Il n'a fait que cacher la partie submergée d'un iceberg conséquent. À croire que la fonte des glaces du pôle nord permet un transvasement vers des monticules glacieux plus métaphoriques, mais tout aussi problématiques pour la société contemporaine.

 

 

Approfondissement.

 

La société libérale est aujourd'hui axée sur deux dogmes principaux. Le premier, la fameuse « main invisible » d'Adam SMITH, est censé réguler économiquement les sociétés afin d'en établir un ordre naturel dont les lignes sont imposées par la société de libre échange. En résumé, une espèce de divinisation du système, d'auto-régulation intrinsèque, tel Dieu, dans sa toute bonté, régisseant les conséquences des actes humains. Ce dogme se passera de commentaires. Le second est la pratique de l'économie de marché. C'est ce dogme-ci qui nous intéressera plus particulièrement dans ce cas. Qu'est-ce que l'économie de marché? C'est « un système économique qui s'organise autour du marché et qui repose principalement sur les lois du marché, notamment celle de l'offre et de la demande, pour réguler les activités économiques.Généralement parlant, une économie de marché naît de la confrontation de l'offre et de la demande dans un environnement concurrentiel. » (source: wikipédia).

 

Nous sommes donc entré dans une société de l'hyper-concurrence dès lors que cette économie de marché s'est globalisé. En effet, l'avancée des nouvelles technologies, notamment en terme de communication a favorisé la création de zones dites de libre-échange, voire d'échanges favorisés.

 

Toutes ces données sont à considérer aujourd'hui comme la mise en place d'une société ultra-libérale dans sa conception française. En effet, l'origine du libéralisme place l'homme au centre de son idéologie. Ce qui implique, selons les théoriciens, l'application de droits dits « naturels », qui sont au nombre de deux principaux: la liberté (quelle liberté?) ainsi que le droit « inaliénable » à la propriété. Or, la conception française du libéralisme considère cette philosophie comme applicable quasi-uniquement à l'économie: liberté d'entreprendre, libre concurrence, etc...


Cette société de marchandisation à outrance a permis l'émergence d'une civilisation dans laquelle les possessions sont valorisées, où les atributs financiers et matériels forment la principale motivation de chaque individu. D'où l'émergence d'une société spectaculaire! On y vient enfin!! En effet, il existe au sein de nos chères sociétés différentes classes de personnes. Pour schématiser, on peut en extraire trois principales: la classe dirigeante, la classe exploitée, et enfin, la classe hors-course, ces oubliés de l'économie de marché, principalement composée des pays du tiers-monde ainsi que des exclus du monde occidental libéral. Le libre-échange consiste à pouvoir échanger des produits contre d'autres, selon des accords de quantité et de qualité préalablement établis. Le capitalisme financier a organisé ce libre-échangisme grâce à l'instauration de monnaie (fiduciaire, scriputrale) ce qui facilite les choses.


Voici la théorie posée. Désormais, voyons ce qu'il en est de son application. Dans toute bonne école de commerce, on vous apprendra que pour vendre uin produit, il faut que le client potentil ait envie de ce produit, quitte à créer cette envie de façon artificielle. Et c'est ce principe qui est appliqué pour l'écrasante majorité des produits. C'est la loi du VRP triomphant, qui clame à son mouton que le produit est de la meilleure qualité possible, mais qui vous forcera la main sur l'extension de garantie, car « on ne sait jamais... ». Société de schyzophrènes...

Dès lors, pour créer ces besoins, on usera de multiples effets. Un exemple flagrant est la création par les studios hollywoddiens, dans les années 50, du « star-système ». Que s'est-il passé? La télévision est arrivée aux Etats-Unis d'amérique au début des années 50. Dès lors, il se produisit ce qui devait se produire quelques années plus tard en France et dans beaucoup d'autres pays, le cinéma, art populaire par excellence (surtout à l'époque) perdait sa clientèle de masse. Il fallait trouver une solution, et vite! C'est alors que ces studios de production hollywoodiens ont créé le star-système afin de créer une identification du peuple, un manque, une imagerie « so glamour » pour faire rentrer le bétail dans le droit chemin. Il est coutume de dire aujourd'hui (même en France) que si tel ou tel comédien se trouve au générique, la foule viendra ou ne viendra pas, selon des critères de starisation étudiés bien sérieusement aujourd'hui.

Le star-système qui crée l'envie, par imitation, par envie, par vente de rêve. Cette théorie est appliquée à tout produit vendu dans le monde. Et pour vendre ces produits, on fait parfois appel aux sentiments humains les plus bas, comme la jalousie, la cupidité etc... Nous ne sommes pas « aware » si notre lecteur CD ne lit pas les MP3, nous ne sommes pas « in » si nos vêtements n'ont pas coûté un rond. La valorisation des individus par leurs possessions, et non plus par leur personnalité propre, est l'une des plus graves conséquences des politiques pratiquées ces dernières décénies. Nous avons lamentablement basé notre monde sur des valeurs d'identification par la marque, de jalousie prononcée, de concurrence effrénée, de réussite sociale basée sur des modèles pré-pensés, pré-machés par des fils de pub cupides et avides de vendre du vide. La spectacularisation de la société est la conséquence de ce modèle.



En guise de conclusion.


Il faut vendre une politique pour se faire élire. C'est sûr qu'un jeune facteur qui propose une alternative à tout ce qu'il se passe aujourd'hui est moins glamour qu'un nabot d'avocat qui affiche ostensiblement ses attributs brillant et sa réussite « parti de rien ». Le mythe du « self-made man » marque encore du fer rouge son incontestable empreinte dans les mentalités... ces foutues mentalités de mouton s'accrochant à un mode de société qui génère ses propres problèmes, ses propres démons. La société libérale a créé les images auxquelles les humains se rattachent, afin de se rendre indispensable à la population. Mais ne vous inquiétez pas chers humains, la télévision fonctionne, la bourse aussi, les surpermarchés sont encore remplis de bonnes et savoureuses nourritures de moins en moins vraies... Le libéralisme veille à vous fournir vos drogues...


Monsieur SARKOZY est l'emblême de la société de réussite, c'est celui à qui nombre d'hommes aimeraient ressembler, car il est cet îcone portée sur le trône, il est cette vision de la réussite réservé à une certaine classe de gens: les carnassiers. Il faut pourtant savoir une chose, c'est que cette réussite n'est pas pour tout le monde, que dans la course aux places, il n'y a que quelques vainqueurs, et une foule de vaincus.


C'est grâce à la société du spectacle, et à son « politique-show » que le nouveau président en est arrivé là. Donner l'impression de faire des choses, c'est essentiel en politique. Les faire réellement est une toute autre affaire. Et toute personne prise en flagrant délire de ne pas être ambitieux sera momentanément exclus de ce monde, car ce fainéant est outrageusement lourd à porter pour qui veut avancer tout seul. Cet ambitieux en a marre de « payer pour ces boulets », qui ralentissent la croissance de la société du spectacle. Lorsque l'on a tout compris (évidemment), on  veut toujours plus. Et c'est alors qu'il nous faut plus de croissance, donc plus de production, donc plus de consommation, donc plus de consommateurs, donc plus de déchets de consommation (ménagers, nucléaires etc...), donc plus de pollution, donc plus de pauvreté, donc plus de malaise... On fonce dans le mur à grande vitesse. Et avec Monsieur SARKOZY, on est passé à Mach2. Mettez votre ceinture: l'impact sera dur...

 

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Commentaires
A
Après nous les avoir largement vidées, le dieu des libéraux, prend même de l'avance. <br /> L'avenir n'est plus qu'une vie passée à payer tout ce dont nous pensont avoir besoin, mais <br /> notons aussi que certains paye des choses qu'ils on réèllement besoin, c'est plus grave ! Et que tous sont pris à la gorge ou par les ... <(expression que je préfère!)<br /> <br /> Super la vie, vous attendez quoi pour vous reveillez? <br /> Qu'on éclates tous dans un Giga crack boursier, due à la dégradation écologique de la planète !<br /> <br /> Que vous le vouliez ou non nous vivons tous dans une Oligarchie depuis la sédentarisation. <br /> Un peu d'imagination, de révolte, d'âme d'enfance, de fraternité, m'enfin !
A
Le niveau d'endettement des ménages français a atteint un nouveau record historique en 2006, avec une dette qui a représenté plus des deux tiers de leur revenu disponible, selon les comptes financiers de la nation publiés mardi.<br /> <br /> <br /> <br /> Fin 2006, leur taux d'endettement a atteint "un nouveau record au regard de leur revenu disponible brut, à 68,4%, après 64,1% fin 2005", relève cette étude conjointe de l'Insee et de la Banque de France.<br /> <br /> <br /> <br /> "Ces niveaux demeurent toutefois sensiblement inférieurs à ceux de la zone euro, du Royaume-Uni ou des Etats-Unis", nuance-t-elle.<br /> <br /> <br /> <br /> Les ménages ont continué à s'endetter à un "rythme soutenu" l'an dernier, "tout en accumulant des actifs financiers, notamment en assurance-vie", souligne l'étude.<br /> <br /> <br /> <br /> La dette des ménages a augmenté de 11,3% en 2006 (après 11,2% en 2005), en particulier les prêts à l'habitat, en hausse de 15% l'an dernier, malgré le relèvement des taux d'intérêt appliqués aux nouveaux emprunts.<br /> <br /> <br /> <br /> Les crédits nouveaux moins les remboursements, qui concernent essentiellement l'habitat, s'élèvent à 84,0 milliards d'euros, après 72,5 milliards en 2005.<br /> <br /> <br /> <br /> Outre les crédits, les ménages continuent d'accumuler des actifs financiers, notamment des contrats en assurance-vie, qui ont attiré 88,8 milliards d'euros de flux de placements en 2006 (82,0 milliards en 2005).<br /> <br /> <br /> <br /> Cette augmentation s'explique notamment par des "retraits massifs" sur les plans d'épargne logement (PEL) (-23,9 milliards d'euros) à la suite de la modification du régime fiscal de ces derniers.<br /> <br /> <br /> <br /> Les ménages se sont par ailleurs remis à acheter des titres d'organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), préférant la détention indirecte d'actions cotées à leur détention directe, indique l'étude.<br /> <br /> <br /> <br /> Ils ont réduit leurs dépôts, dont le flux net retombe à 17,6 milliards d'euros (34,7 milliards en 2005). En revanche, le flux net de placements à vue (livrets A, livrets bleus ...) "retrouve son niveau de 2004" (24,3 milliards d'euros après 14,8 milliards en 2005), après deux relèvements successifs de la rémunération de ces livrets.<br /> <br /> <br /> <br /> Du côté des entreprises, le flux d'endettement des sociétés non financières connaît lui aussi une poussée à 63,9 milliards d'euros (39,1 milliards en 2005).<br /> <br /> <br /> <br /> "L'encours de la dette des sociétés non financières, rapporté à leur valeur ajoutée, s'élève à 109,7% fin 2006, après 107,4% fin 2005, se rapprochant du point haut de fin mars 2002", indique l'étude.<br /> <br /> <br /> <br /> Les administrations publiques ont quant à elles vu s'alléger leur besoin de financement en 2006 (-46,4 milliards d'euros après -51,5 milliards en 2005), principalement en raison de la réduction du besoin de financement de l'Etat (-47,5 milliards d'euros après -52,4 milliards) et de l'augmentation de la capacité de financement des organismes divers d'administration centrale.<br /> <br /> <br /> <br /> "Pour la première fois depuis 1999", la dette financière brute de l'Etat a diminué, revenant à 990,3 milliards d'euros fin 2006 contre 1.023,3 milliards un an plus tôt, grâce aux recettes de privatisations et aux changements intervenus dans la gestion de la trésorerie, note l'étude.<br /> <br /> <br /> <br /> En revanche, le besoin de financement des administrations de sécurité sociale s'est creusé (-5,6 milliards d'euros après -2,6 milliards en 2005).<br /> <br /> Source > TV5
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